Relais statique 1
Un relais statique est un relais qui, contrairement au relais électromécanique, ne comporte aucune pièce mécanique en mouvement. Il présente des avantages et des inconvénients par rapport au relais mécanique, et c'est d'ailleurs pourquoi ces derniers existent toujours (plus de détails à la page Relais). Le montage présenté ici est un relais statique simple qui permet de commuter une charge résistive ou selfique sous la tension secteur de 230 V, à partir d'une source de tension continue comprise entre +5 V et +24 V en guise de commande. Une isolation très correcte est assurée entre la section de commande basse tension et la section de puissance, grâce à la présence d'un coupleur optique de type optotriac. Voir aussi Interface de puissance 5V / 230V 1.
Avertissements
A lire impérativement avant de continuer. Tout montage alimenté par le secteur présente des risques mortels, si un minimum de bon sens n'est pas respecté. Les montages décrits ici ne possèdent pas de transformateurs d'isolement, et présentent donc un danger supérieur.
Schéma
Le schéma peut être décomposé en deux parties : la section
de commande en basse tension située à gauche de l'optotriac
MOC3041, et la
section de puissance en 230 V située à droite de l'optotriac (séparation marquée
par une ligne verticale en pointillée).
Le circuit de commande basse tension
(section à gauche de la ligne verticale en pointillé)
Le circuit peut sembler bien complexe pour alimenter la LED incluse dans
l'optotriac, puisque l'on pourrait se contenter d'une simple résistance dont la
valeur est calculée en fonction de la tension de commande. Mais cette
complexité, somme toute relative, est bien pratique : elle permet de ne point
s'occuper de la valeur de la résistance de limitation de courant de la LED, tout
surplus de courant lié à une tension trop élevée étant automatiquement absorbé
en dehors de l'optotriac, par le transistor Q1. En d'autre termes, le courant
circulant dans la LED de l'optotriac est automatiquement régulé, et sa variation
reste minime même pour une grande plage de tensions d'entrée, puisque pour une
tension d'entrée comprise entre 7 V et 24 V, le courant reste toujours voisin de
20 mA. Notez qu'il est possible d'adopter d'autres types de régulateurs de
courant, voir chapitre "Témoin d'une tension continue variable", à la page
Alimentation d'une LED.
Simplification possible, voir plus loin.
Le circuit de puissance en 230 V
La aussi, ceux qui ont déjà joué avec des triacs se souviennent sans doute de
circuits plus simples. En toute honnêteté, le type de circuit proposé ici fait
souvent parler de lui car trouver un descriptif clair (et en français) du rôle
donné à chaque composant est une chose, le comprendre en est une autre. Il faut
en effet avoir quelques connaissances concernant les problèmes liés à la
commande par triacs, de circuits provoquant un déphasage entre le courant et la
tension. Il faut aussi avoir une notion de ce qu'est le di/dt et le dv/dt, qui
évoquent des variations de courant et de tension en un temps donné (par exemple
150 A/us pour le di/dt et 50 V/us pour le dv/dt). Comme les données nécessaires
aux calculs des composants peuvent varier dans de grandes proportions, qu'elles
dépendent du type de triac utilisé et de la charge elle-même, il est souvent
donné des valeurs types, qu'il convient d'ajuster au plus juste quand on entre
dans des réalisations industrielles. Vous ne trouverez pas ici des explications
détaillées, pour la simple et bonne raison que je ne suis pas capable d'en
donner (je ne maîtrise pas assez bien le sujet).
R4 et C1 - C'est le fameux réseau série RC appelé Snubber, que l'on conseille de
placer dès lors que l'on souhaite commander des charges indutives, ou quand le
dv/dt max du triac risque d'être dépassé (seuil critique pouvant provoquer un
fonctionnement aléatoire ou la destruction du composant). On lit souvent que ce
réseau est totalement superflu lorsqu'on commande des lampes à incandescence, ce
qui est vrai la plupart du temps, surtout quand il ne s'agit pas de commander en
même temps 10 lampes de 100 W. La valeur de R4 est généralement comprise entre
33 ohms et 1200 ohms, et la valeur de C1 est généralement comprise entre 22 nF
et 220 nF. Ce réseau RC peut aussi être supprimé si vous employez des triacs dit
"snubberless", tel le BTA08-400.
R5, R6 et C2 - Circuit tiré des notices constructeur elles-mêmes, je n'invente
rien. Si on se contente de commander une charge résistive, R6 est remplacée par
un strap et C2 n'est pas câblé. La valeur de R6 et C2 dépend de la sensibilité
du triac. Pour des triacs sensibles (courant de gâchette inférieurs à 15 mA), R6
vaut par exemple 2400 ohms et C2 vaut 100 nF. Pour des triacs classiques
(courant de gâchette compris entre 15 mA et 50 mA), R6 vaut par exemple 1200
ohms et C2 vaut 220 nF. Bien entendu, il ne s'agit que d'un ordre de grandeur,
et vous trouverez sans doute dans tel ou tel autre montage, des valeurs
différentes. Telles que 3300 ohms et 47 nF, n'est-ce pas.
Simplification possible, voir plus loin.
Simplifications possibles
Le schéma proposé ci-avant peut être simplifié, au
détriment toutefois de son "universalité", dont vous n'avez peut-être que faire.
Si vous n'avez point besoin de régulation de courant sur la section d'entrée,
vous pouvez sans aucun soucis simplifier la partie gauche du montage, en
retirant le transistor et la résistance qui assurent la limitation du courant
dans la LED d'entrée de l'optotriac. Bien entendu, vous devez dans ce cas donner
à la résistance R1, la valeur qui convient à la tension de commande. Et si
l'unique ambition que vous souhaitez donner au montage est le pilotage de
charges résistives (lampe, convecteur électrique, résistance chauffante
d'aquarium ou autre de ce type), vous pouvez alors retirer une grande partie des
composants de la section de droite du schéma, comme le montre le schéma suivant
:
La diode D1 peut être également omise si aucun risque d'inversion de polarité
n'est à craindre.
Tension de commande autre que +5V
Sur le dernier schéma, la valeur de la résistance R1 montée en série avec la LED de l'optotriac, ici une résistance de 560 ohms, a été calculée pour une tension de commande de +12V, et en tenant compte de la présence d'une LED supplémentaire. Voici ci-après un petit tableau où sont reportées les valeurs à adopter pour R1 en fonction de la tension de commande, avec ou sans LED externe additionnelle.
Tension de commande |
Avec LED externe |
Sans LED externe |
+3,3V |
Nota (1) |
R1 = 100 ohms |
+5V |
R1 = 100 ohms |
R1 = 220 ohms |
+9V |
R1 = 330 ohms |
R1 = 470 ohms |
+12V |
R1 = 560 ohms |
R1 = 680 ohms |
+15V |
R1 = 750 ohms |
R1 = 820 ohms |
Nota (1) : résistance R1 = 10 ohms, mais fonctionnement de l'optotriac non
garanti.
Autres optotriac ?
Vous pouvez aussi utiliser le MOC3021, qui est moins cher que le MOC3041, mais qui ne possède pas de système de détection de passage par zéro de l'onde secteur. Ce qui implique d'éventuels parasites supplémentaires, liés aux commutations On/Off. Les MOC3042 et MOC3043 sont identiques aux MOC3041, mais le courant minimal nécessaire à une commutation sûre du triac est inférieur : 10 mA en entrée suffisent au MOC3042 et 5 mA suffisent pour le MOC3043.