Les plongeons

(Les huarts)

photo d'un Plongeon huard
Photo : Service canadien de la faune

N’avez-vous jamais pagayé en canot, lancé une mouche ou dressé votre tente dans les bois du Nord sans vous arrêter pour écouter ce cri plaintif de la nature sauvage? Et que serait la nature sauvage sans ce cri?
(A.C. Bent, traduction).

Les plongeons ont longtemps été considérés par bon nombre de Nord-Américains comme des oiseaux particuliers, d’une grande beauté, symbole de la nature sauvage et de la solitude. Pour de nombreux propriétaires ou locataires de chalet, campeurs et vacanciers, une excursion dans la nature n’est pas complète s’ils ne voient pas un plongeon ou n’entendent pas son cri troublant.

Les plongeons, tout comme les canards, les oies, les bernaches et les grèbes, sont des oiseaux aquatiques, mais sont classés séparément par les scientifiques. Il en existe cinq espèces : le Plongeon catmarin Gavia stellata, le Plongeon du Pacifique Gavia pacifica, le Plongeon arctique Gavia arctica, le Plongeon à bec blanc Gavia adamsii et le Plongeon huard Gavia immer. Le Plongeon huard est l’espèce la mieux connue de la plupart d’entre nous, son aire de reproduction couvrant presque tout le Canada. Les cinq espèces migrent vers les régions plus chaudes du golfe du Mexique et des côtes est et ouest de l’Amérique du Nord où elles passent l’hiver, et elles reviennent vers les lacs nordiques pour se reproduire lorsque la glace fond au printemps.

Le Plongeon huard

carte de la répartition du Plongeon huard

Le plumage et la forme du corps

En été, le Plongeon huard a une apparence très frappante en raison de son dos parsemé de taches noires et blanches comme un damier, de sa tête noire et lustrée, de son abdomen et de ses tectrices sous-alaires blanches, ainsi que de son collier blanc caractéristique autour de la gorge. Les oiseaux immatures ont tendance à avoir un plumage grisâtre et, l’hiver, tous les plongeons ont aussi un plumage grisâtre. Les plumes de l’abdomen et les tectrices sous-alaires restent blanches toute l’année.

Les plongeons ont l’habitude de nager à demi submergés, ce qui les distingue des autres oiseaux aquatiques, tels les canards et les oies. Les plongeons ressemblent beaucoup aux grèbes mais ils sont plus gros, leur cou est plus large et leur bec est plus long. En vol, ils ont la tête et le cou incliné vers le bas, et leurs pattes, serrées contre l’arrière de leur corps, dépassent de leur queue, ce qui les fait paraître bossus.

petits dessins des silhouettes des plongeons à la nage et en vol

Les mâles et les femelles se ressemblent, bien que les mâles soient généralement plus grands. Les adultes sont corpulents, pesant de 2,7 à plus de 6,3 kg et mesurent près d’un mètre de l’extrémité de leur bec à celle de leurs pattes étendues. Le bec est très gros, sa longueur moyenne étant de 75 mm, et il reste noir toute l’année.

Le squelette et le système musculaire des plongeons sont adaptés à la nage et à la plongée. Les plongeons ont une forme aérodynamique. Leurs pattes sont placées tout à l’arrière de leur corps, ce qui en fait d’excellents nageurs mais les rend maladroits sur la terre ferme. Lorsqu’ils plongent, leur tête peut être dans le prolongement direct de leur cou, ce qui diminue la résistance, et il nagent efficacement grâce aux muscles puissants de leurs pattes. Bon nombre des os du plongeon sont pleins et non creux comme chez d’autres oiseaux, ce qui leur permet de plonger avec plus de facilité. En plongée, toute la propulsion est fournie par les pieds palmés et larges, et les ailes restent collées au corps, à moins que le plongeon ne s’en serve pour effectuer des virages prononcés en chassant une proie.

La vie quotidienne

Les plongeons passent leur temps à chasser, à se nourrir, à se reposer, à lisser leurs plumes et à prendre soin de leurs petits. Ce sont des prédateurs; pendant l’été ils se nourrissent de poissons, d’écrevisses, de grenouilles, d’escargots, de salamandres et de sangsues. Le plongeon adulte préfère le poisson à toute autre nourriture, et semble avoir un penchant pour la perche, le meunier, la barbotte, la barbue, le crapet, l’éperlan et le vairon. Son espérance de vie peut varier entre 15 et 30 ans.

Le plongeon se repose pendant de longues périodes en demeurant immobile sur l’eau. Il lui arrive de se soulever pour étirer une patte ou une aile et, à l’occasion, il agite un pied de façon comique. Lorsqu’il nage à la surface de l’eau, il se tient droit, et son cou est légèrement recourbé. Pour repérer sa proie, le plongeon regarde sous l’eau en se tournant la tête d’un côté puis de l’autre. Il vise ensuite, et plonge rapidement. Il peut rester submergé pendant près d’une minute et plonger jusqu’à une profondeur de 80 m. Pendant la plongée, ses plumes sont comprimées et l’air en est expulsé, tout comme celui des sacs aériens de son corps. La perte d’air de ces sacs permet aussi au plongeon de s’enfoncer tranquillement sous la surface de l’eau pour éviter un danger.

Les plongeons adultes peuvent s’envoler vers différents lacs pour se nourrir. Les adaptations qui font des plongeons de si bon plongeurs les rendent également lourds et lents à prendre leur envol. Pour s’envoler d’un lac, ils courent sur la surface de l’eau en direction du vent. La distance nécessaire pour prendre leur envol dépend de la vitesse du vent; par temps calme, les oiseaux peuvent parcourir jusqu’à plusieurs centaines de mètres avant d’atteindre la vitesse nécessaire pour s’envoler. Dans les airs, les ailes du plongeon, dont l’envergure est relativement faible (de 130 à 140 cm), le propulsent à une vitesse moyenne de 120 km à l’heure pendant la migration. Les ailes battent rapidement pour supporter son gros corps et ont une courbure très marquée pour lui permettre de s’élever.

Les Plongeons huard passent peu de temps à terre et doivent se traîner pour construire leur nid. En général, ils marchent en avançant un pied après l’autre et en rampant sur la poitrine. Pour retourner dans l’eau, ils glissent sur la poitrine et l’estomac. La nuit, ils dorment là où l’eau est plus profonde, loin du rivage pour se protéger des prédateurs.

La famille et la vie sociale

Les plongeons arrivent par couple au printemps sur les lacs nordiques, dès le début de la fonte des glaces. Les plongeons sont des oiseaux nicheurs solitaires. Les petits lacs, en général ceux dont la superficie est comprise entre 5 et 50 ha, peuvent accueillir un couple de plongeons. Sur les plus grands lacs, on peut voir plus d’un couple, chacun occupant une baie ou une section du lac. Jusqu’à récemment, on pensait que les plongeons s’accouplaient pour la vie. Grâce au baguage, on a pu constater que les plongeons changent quelquefois de partenaire après une tentative infructueuse de nidification, et ceci même entre des nidifications au cours d’une même saison. La saison des amours et l’accouplement se déroulent dans la tranquillité, le couple nageant et faisant de courts plongeons ensemble. Finalement, le mâle entraîne la femelle sur la terre ferme, dans un endroit convenable, où l’accouplement a lieu. La construction du nid commence ensuite.

Le plongeon aménage son nid près de l’eau, de préférence dans un endroit complètement entouré d’eau, par exemple une île, la hutte d’un rat musqué, une bille de bois à moitié submergée ou un tapis de laîche. Généralement, les plongeons peuvent glisser de leur nid directement dans l’eau. Les mêmes sites sont souvent utilisés d’année en année. Les plongeons utilisent tous les matériaux à leur portée pour construire leurs nids. On a retrouvé des aiguilles de résineux, des feuilles, de l’herbe, de la mousse, et d’autres sortes de végétation sous des oeufs de plongeons. Si les matériaux à leur portée ne font pas l’affaire, les plongeons disposent leurs oeufs directement sur le sol boueux ou rocailleux. Quelquefois des blocs de boue ou de végétation sont récoltés dans le fond du lac pour construire le nid. Le mâle et la femelle participent ensemble à la construction du nid, ainsi qu’à l’incubation, qui dure jusqu’à l’éclosion, habituellement après 26 à 31 jours. Si les oeufs sont perdus, le couple peut renidifier, souvent à peu près au même endroit.

D’habitude, deux oeufs sont pondus en juin, et vers la fin du mois les oisillons couverts d’un duvet brun-noir apparaissent sur l’eau. Les petits du plongeon peuvent nager immédiatement, mais ils passent quelque temps sur le dos de leurs parents pour se reposer, se garder au chaud et éviter les prédateurs comme les gros poissons carnivores, les tortues-alligators, les goélands, les aigles et les corneilles. Après un jour ou deux dans l’eau, les oisillons ne retournent pas au nid.

Au cours des premières semaines de leur vie, les oisillons dépendent exclusivement de leurs parents pour leur nourriture, et, jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de huit semaines, les adultes demeurent avec eux la plupart du temps et sont leurs principaux pourvoyeurs de nourriture. Par la suite, les oisillons commencent à plonger pour se procurer une partie de leurs aliments et, lorsqu’ils ont 11 ou 12 semaines, ils pourvoient à presque tous leurs besoins alimentaires et peuvent commencer à voler. Au début, la pâture apportée aux oisillons est menue : escargots, petits poissons, écrevisses, vairons et certaines plantes aquatiques. À mesure que les petits grandissent, ils ont besoin de plus de protéines, et leurs parents leur apportent plus de poissons s’ils en trouvent. Lorsque le temps de la migration arrive, les petits peuvent subvenir à leurs besoins, et en général, les adultes partent les premiers et les jeunes, peu après.

Parfois, les plongeons se rassemblent en petits groupes pendant l’été. En septembre, il n’est pas rare de voir des plongeons s’alimenter en groupe lorsqu’ils se rassemblent sur de grands lacs au cours de la migration. En outre, les plongeons se tiennent ordinairement en groupe dans leurs aires d’hivernage.

Le cri du plongeon

L’un des aspects les plus fascinants du Plongeon huard est peut-être son cri lugubre et changeant. C’est de la mi-mai à la mi-juin que l’on entend le plus cet oiseau. Le plongeon a recours à quatre cris différents qui, combinés de diverses façons, servent à communiquer avec sa famille et d’autres plongeons : le trémolo, le cri plaintif, l’ioulement et l’ululement. Le trémolo ressemble à un rire dément et est utilisé à diverses fins, comme pour signaler un danger ou une inquiétude, indiquer un désagrément ou souhaiter la bienvenue.

Le cri plaintif est l’un des plus beaux cris du plongeon. Il joue un grand rôle dans les relations sociales entre les plongeons et il peut être utilisé pour reprendre contact avec le partenaire lorsqu’il y a chorus le soir, ainsi que pour répondre aux trémolos d’autres plongeons. L’ioulement est produit par le mâle seulement. C’est un cri prolongé, en crescendo, formé en son milieu de notes répétitives; il peut durer jusqu’à six secondes. Le mâle l’utilise pour défendre son territoire, et l’arrivée d’un autre mâle dans son territoire peut provoquer ce cri. Les études des enregistrements effectués ont révélé que ce cri diffère d’un oiseau à l’autre et qu’il peut servir à reconnaître les individus. L’ululement est un cri sur une seule note, qui ressemble davantage à un " hou " et qui est surtout utilisé par les membres d’une famille pour se retrouver et vérifier s’ils ont besoin de quelque chose.

Les autres espèces de plongeon

Le petit Plongeon catmarin doit son nom à une tache triangulaire brun rougeâtre sur sa gorge. La tête et le cou sont gris ardoise pâle et la nuque est rayée de fines lignes blanches. Les ailes et le dos sont d’un gris brunâtre et légèrement tachetés. Le dessous de l’oiseau est blanc.

Le Plongeon catmarin se reproduit dans le nord du Canada. Il s’envole des lacs plus facilement que les autres plongeons et est donc capable de nicher sur les plus petits étangs de la toundra. On retrouve le Plongeon catmarin sur les côtes est et ouest du Canada lors de la migration, mais on l’observe plus fréquemment dans la région des Grands Lacs. Il hiverne au large des deux côtes canadiennes.

Le Plongeon du Pacifique est l’autre petit plongeon qui se reproduit dans le nord du Canada. La couronne et la nuque sont gris perle et la base du cou et la gorge sont noirs. On trouve une série de lignes blanches de chaque côté du haut de la poitrine, et le dessous de l’oiseau est gris argenté. Des carrés blancs alignés forment quatre dessins réguliers sur l’arrière des ailes et le dessus du dos.

En hiver, ces plongeons se rassemblent en grand nombre au large de la côte ouest. Ces dernières années, de nombreux Plongeons du pacifique ont été observés dans le centre-ouest de l’Alberta lors de la migration d’automne.

Le Plongeon arctique visite parfois la Colombie-Britannique mais ne s’y reproduit pas. Auparavant, le Plongeon arctique et le Plongeon du Pacifique étaient regroupés sous le nom de " Huart arctique ".

Le Plongeon à bec blanc ressemble au Plongeon huard; il ne s’en distingue que par son bec blanc jaunâtre dont la partie inférieure décrit un angle vers le haut, et par sa plus grande taille. L’aire de nidification de cet oiseau au Canada s’étend depuis le Grand lac des Esclaves vers le nord et couvre l’ouest de l’Arctique. Il hiverne dans les mers du nord et il est peu probable qu’il puisse être observé dans les régions habitées du Canada.

La conservation

Tous les plongeons sont protégés en vertu de règlements fédéraux et ils ne peuvent être chassés. Bien qu’ils nidifient encore en grand nombre partout au Canada, de récentes études ont révélé qu’il y avait lieu de se préoccuper du faible taux de réussite de la reproduction, surtout dans le cas du Plongeon huard. Étant donné que ce dernier niche dans les régions habitées du Canada et des États-Unis, il est vulnérable aux effets de la pollution, de l’aménagement du territoire et de la perturbation de son habitat. D’après les données historiques, le plongeon a abandonné certaines de ses anciennes aires de nidification des régions méridionales du Canada et des régions septentrionales du centre des États-Unis, ce qui est probablement dû à la perte d’habitat de reproduction et aux perturbations du milieu. La perte d’habitat est le résultat du développement riverain des lacs et des déversements d’huile et d’autres polluants. Les méfaits causés par les humains envers les nids ou les petits et l’augmentation des activités nautiques sur les lacs pouvant submerger ou détruire les nids sont aussi la cause de l’abandon de certains sites de nidification par les plongeons.

De récentes études ont indiqué que le succès de la nidification du plongeon et le taux de survie des petits peuvent diminuer à mesure que l’acidité des lacs augmente en raison des précipitations acides. L’acidité peut entraîner une diminution des populations de poissons et d’autres ressources alimentaires, et les oisillons qui vivent sur des lacs très acides peuvent mourir de faim. L’acidification des lacs peut aussi augmenter le taux de production de méthylmercure par les microbes dans l’eau et les sédiments des lacs, avec pour conséquence des concentrations plus fortes de mercure dans la chaîne alimentaire.

Une proportion importante de plongeons retrouvés sans vie aux États-Unis et au Canada avaient des concentrations élevées de mercure dans leurs tissus. La disparition massive de plongeons dans les habitats d’hivernage de la côte du golfe de Floride a été associée à une pauvre condition physique et à de fortes concentrations de mercure; et des études canadiennes ont démontré que les plongeons nichant près de sources industrielles de pollution par le mercure occupaient peu de territoires potentiels et pondaient peu d’oeufs, avec comme conséquence un faible taux de reproduction. Les augmentations de concentration de méthylmercure dans les poissons, principale source de nourriture des plongeons, est le résultat de la pollution de l’environnement par le mercure, de l’acidification, et de l’inondation des terres pour le développement de l’hydro-électricité. Ces facteurs constituent une menace envers la santé et la reproduction des plongeons en plusieurs endroits de leur aire.

Les plongeons meurent également d’empoisonnement au plomb après s’être nourris de poissons contenant des hameçons et des plombs de pêche et probablement après avoir ingéré des plombs disséminés dans le fond des lacs. Le plomb se dissout partiellement dans le gésier du plongeon, puis est absorbé par le sang et les tissus du corps. Le plomb ainsi absorbé cause des dommages au système nerveux, au rein, et aux autres tissus. Des études nord-américaines révèlent qu’une proportion importante de plongeons adultes retrouvés sans vie dans les aires de reproduction est attribuable à un empoisonnement au plomb après ingestion de plombs de pêche. Des lignes de pêche et des hameçons non surveillés ou abandonnés sont également cause de blessure et de mortalité chez les plongeons.

Pour protéger les plongeons sur les lacs que nous visitons, les bateaux devraient rester éloignés des oiseaux qui nagent, en particulier lorsqu’ils sont accompagnés d’oisillons trop jeunes pour plonger ou voler. Quelques régions riveraines devraient être conservées à l’état naturel pour accueillir les nids des plongeons et les bateaux circulant dans ces zones devraient éviter de faire des vagues. Les hydravions devraient s’éloigner le plus possible des aires de nidification en utilisant d’autres parties du lac. Les pêcheurs ont la responsabilité d’utiliser des plombs non toxiques et de s’assurer qu’aucune ligne de pêche ou aucun hameçon ne soient laissés sans surveillance ou abandonnés.

Pour en savoir plus au sujet des plongeons ou pour vous impliquer au niveau de leur conservation, veuillez communiquer avec :

L’Inventaire canadien des Plongeon huard
Études d'Oiseaux Canada
C.P. 160
Port Rowan (Ontario)
Canada
N0E 1M0
(519) 586-3531
Courrier électronique : aqsurvey@bsc-eoc.org
Page Web : http://www.bsc-eoc.org/

Ouvrages à consulter

  • Crowley, Kate et Mike Link. 1990. Magie du huart. Laprairie, Éditions Broquet.
  • Dion, André. 1995. Guide des oiseaux saison par saison. Les éditions de l’Homme, s. l.
  • Godfrey, W. E. 1986. Les oiseaux du Canada. Édition révisée. Musée national des sciences naturelles en collab. avec Éditions Broquet, Ottawa.
  • Sélection du Reader’s Digest. 1996. Guide d’observation des oiseaux, Montréal.
  • Alvo, R.. 1995. Huart à collier, p. 206-209 dans Gauthier, J. et Y. Aubry (sous la dir. de). Les oiseaux nicheurs du Québec : Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional. Association québécoise de protection des oiseaux, Service canadien de la faune, Environnement Canada, région du Québec, Montréal.

 

Publié en vertu de l'autorisation du ministre de l'Environnement
© Ministre des Approvisionnements et Services Canada, 1973, 1977, 1990, 1994
N° de catalogue CW69-4/4-1994F
ISBN : 0-662-96386-5
Texte : Jane Ashenden
Révisé par Mary Wyndham et Tony Scheuhammer, en 1994
Photo : Service canadien de la faune

 

 

 

 

 

 

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