Les sorties

Montages Électriques 1965

Une sortie est un point fixe sur un circuit de dérivation d'où l'on peut tirer le courant pour alimenter des appareils de consommation. On divise les sorties en trois groupes :

a) les sorties d'éclairage ;

b) les sorties d'accommodation ;

c) les sorties de moteurs. Ces dernières n'entrent pas dans le cadre de ce volume.

Les sorties d'éclairage

Elles emploient des douilles (sockets) ou des réceptacles à vissage (lampholding réceptacles) entre lesquels un grand nombre de traités sur l'électricité et la plupart des catalogues ne font aucune différence.

Tous deux sont destinés à recevoir les lampes ; mais la manière dont ils sont reliés aux fils des circuits justifie, à notre avis, leur classification en deux groupes.

Les douilles

Les douilles sont reliées aux fils des circuits par un cordon souple (flexible cord) ou par un fil d'appareil d'éclairage (fixture wire) (fig. 6.1).

On trouve une grande variété de douilles qui diffèrent par leur forme, leur grandeur, leur usage, la matière dont elles sont fabriquées, etc.

Ainsi, elles existent en métal (laiton, aluminium), en porcelaine, ou une combinaison de porcelaine et de métal, en matière moulée (bakélite, textolite), en caoutchouc.

Il existe plusieurs types de douilles destinées à recevoir différentes sortes de lampes :

douille à vis (screw shell) (fig. 6.2) douille à baïonnette (bayonet) (fig. 6.3)
douille à foyer réglable (prefocus) (fig. 6.4) douille à deux broches (bipost) (fig. 6.5)
douille à disque (dise) (fig. 6.6) douille à deux bornes (bipin) (fig. 6.7)

Ajoutons qu'un culot de lampe correspond à chaque type de douille.

Pour l'éclairage ordinaire intérieur et extérieur, la douille à vis est presque seule employée.

Elle peut être à clef (key) (fig. 6.8a) ou sans clef (keyless) (fig. 6.8b), à poussoir (push-button) (fig. 6.9), à chaînette (pull chain) (fig. 6.10).

On emploie surtout le type à baïonnette pour les projections, les automobiles, les instruments stéréoptiques.

Le type à foyer réglable a les mêmes usages que le type à baïonnette, mais on l'emploie aussi sur les champs d'aviation et, dans les théâtres, pour les lampes à foyer variable.

Le type à deux bornes s'emploie avec les lampes fluorescentes et le type à disque avec les lampes lumiline.

Le type à broches sert principalement dans les services de l'aviation : projecteurs, lampes d'atterrissage, lampes de balisage (airway beacons).

En outre, chaque type existe en différentes grosseurs, comme l'indique le tableau suivant.

Un support de lampe de grandeur moyenne, non munie de déflecteur, ne peut recevoir une lampe incandescente de plus de 300 watts.

Les douilles à vis peuvent être en une seule pièce ou en deux pièces. Les douilles en une seule pièce, qu'on appelle aussi douilles étanches (wea-therproof) (fig. 6.11), sont en porcelaine, en caoutchouc, en matière moulée ou autre substance isolante.

Les fils reliés aux bornes intérieures sont scellés et sortent de la douille d'environ 6", sont ordinairement toronnés et de la grosseur No 14, calibre B et S.

Les douilles en deux pièces (fig. 6.2) sont formées d'un corps principal et d'une enveloppe, cette dernière étant aussi en deux parties, le capuchon et l'enveloppe du corps principal, qui s'ajustent facilement l'une à l'autre au moyen de filet, de crochet d'arrêt, de canelures, etc.

Si l'enveloppe est métallique, elle est isolée du corps principal par un épais papier pressé qui doit toujours être en bon état.

Dans les douilles en métal, en matière moulée ou en caoutchouc, le corps principal consiste en un bloc de porcelaine ou de matière moulée qui supporte les parties conductrices et les bornes; ce bloc est enfermé dans une coque extérieure de caoutchouc, de matière moulée ou de métal.

Le bloc en porcelaine, outre les parties conductrices, peut comprendre un petit interrupteur actionné par une clef,, un bouton poussoir, une chaînette. La douille est alors appelée à clef, à bouton poussoir, à chaînette, comme on l'a déjà mentionné.

Le capuchon est de même matière que la coque extérieure.

Dans les douilles tout en porcelaine ou en porcelaine avec capuchon de métal (fig. 6.12), les parties conductrices sont fixées sur la partie supérieure du bloc de porcelaine tandis que les bornes le sont dans la partie inférieure du capuchon.

La liaison électrique est réalisée par les vis unissant le capuchon et le bloc principal.

L'ouverture supérieure du capuchon est munie, dans les douilles en métal, en matière moulée, en porcelaine avec capuchon de métal, de filets standards pour tuyau de 1/8", 1/4", 3/8", 1/2\ Elle peut être droite, à 45° ou à 90°.

Lorsqu'on emploie du cordon souple, il faut insérer un manchon isolant (socket bushing) (fig. 6.13) dans l'ouverture filetée ou employer un connecteur spécial de support pour cordon souple (cord grip) (fig. 6.14).

De petites garnitures peuvent se combiner avec les douilles; ce sont : les raccords de réduction (socket reducer) (fig. 6.15) ; les douilles d'extension {socket extension) (fig. 6.16).

L'article 26-122 (6) condamne l'emploi du culot à vis (screw base) (fig. 6.17) comme prise de courant.

II faut apporter beaucoup de soin à la connexion du cordon souple aux douilles. La connexion du cordon aux bornes doit être parfaitement nette et propre avec l'isolant aussi près que possible des vis des bornes.

Faire ensuite un noeud sur le cordon à l'intérieur du capuchon, afin qu'il ne s'exerce aucune tension sur les bornes. Tous les noeuds sont permis, mais le noeud d'électricien reste le plus efficace (fig. 6.18).

Les douilles peuvent faire partie d'un appareil d'éclairage, être suspendues ou portatives. Dans le premier cas, on utilise des fils d'appareils d'éclairage tandis que dans les deux autres, on emploie du cordon souple.

Il existe plusieurs catégories de fils d'appareils d'éclairage et de cordons souples appropriés à des usages déterminés. Mentionnons que les articles 4-016, 4-018, 4-020 ainsi que les tableaux 11 et 12 s'appliquent spécialement aux cordons souples.

Les réceptacles à vissage

On les relie directement aux fils des circuits de dérivation (fig. 6.19). Ils existent en métal (laiton, aluminium), en porcelaine, en matière moulée. Selon le mode de fixation des lampes ils sont à vis, à baïonnette, préfocus.

En ce qui concerne les grosseurs, les calibres et les usages, les réceptacles sont réglementés comme les douilles et il existe aussi des types à clef, sans clef, à bouton poussoir, à chaînette.

Leur grande variété de formes permet tous les genres d'installation ; on les monte sur des boîtes de sortie, sur des condulets, sur des tableaux de distribution, sur de la moulure métallique, dans les socles d'appareils d'éclairage, dans les enseignes, en saillie ou encastré, etc. (fig. 6.20).

Les prises de courant

Les prises de courant se composent d'un socle ou réceptacle fixe et d'une fiche mobile. Elles constituent un moyen commode et sûr de relier des appareils mobiles à un circuit électrique.

Elles comprennent des contacts fixes montés dans un bloc isolateur dont les ouvertures sont disposées de manière que les fiches puissent s'y insérer facilement. Ce bloc ou socle est en porcelaine, en matière moulée ou en caoutchouc.

Sur un circuit ne dépassant pas 15 A à 125 V, on emploie la prise de courant standard (fig. 6.21a) comprenant deux lames parallèles qui servent à alimenter l'appareil et une troisième lame en "U' utilisée pour la mise à la terre de l'appareil.

L'article 26-118 (1) du code prescrit l'installation d'une prise tous les 12' du périmètre d'un appartement et ordinairement placée à 12" environ du plancher ; dans ce cas, il s'agit d'une prise de courant d'utilité générale.

Si le réceptacle est installé dans une cuisine à la hauteur du comptoir, soit à environ 42" du plancher, c'est une prise de courant de service intensif, comme c'est le cas dans les pièces de service (lavage, couture ; buanderie, etc.).

Pour une sortie de 230 volts et d'une intensité maximum de 15 ampères, on raccordera un réceptacle à deux lames tamdem et une lame en "U" (fig. 6.21b).

Des fiches (fig. 6.22) établissent un contact facile, rapide et efficace de la sortie et de l'appareil.

On remarquera que les fiches comprennent une lame en "U" qui sert de mise à la terre de l'appareil; elle protège l'usager contre les chocs électriques.

Les parties métalliques hors tension, à découvert, ne doivent pas porter de courant et dans ce cas, il n'existe aucun danger, mais par suite de l'usure, de l'humidité ou d'autres facteurs, une fuite peut se produire et le courant arrive à la surface des parties métalliques de l'appareil.

Le fil de mise à la terre de l'équipement offre au courant un chemin facile par où il retourne à la source.

Si ce fil n'est pas raccordé, l'usager qui touche au châssis de l'appareil offre alors au courant le passage nécessaire pour retourner à la source en passant par la terre.

On peut, par contre, utiliser dans une salle de bain une prise de courant comprenant seulement deux lames parallèles (fig. 6.23) à condition :

a) qu'elle soit installée le plus loin possible de la baignoire ;

b) qu'elle ne dépasse pas un certain calibre, correspondant à la puissance minime d'un rasoir électrique ;

c) qu'elle reçoive le courant par l'intermédiaire d'un transformateur isolateur.

Pour des appareils exigeant un courant supérieur à 15A-125 V ou 15A-250 V, on devra utiliser des réceptacles de calibres respectifs de 30, 50 et 60 ampères à 125/250 volts (fig. 6.24) et il va de soi que chacun de ces réceptacles reçoit une fiche dont les lames correspondent à ses ouvertures.

A l'extérieur, on utilise des réceptacles à l'épreuve des intempéries (fig. 6.25). Il existe aussi des réceptacles à l'épreuve des explosions et pouvant être utilisés sur 600 volts (fig. 6.26).

Le fil identifié, fil blanc ou gris, constitue le fil de terre et doit être relié à la vis blanche correspondant à l'ouverture la plus longue du réceptacle.

Pour remplacer un réceptacle à deux lames, devenu désuet, par un réceptacle du type tripolaire, la troisième lame sera mise à la terre effectivement par l'un des moyens suivants, conformément à l'article 26-122 (10) du code.

a) Bon raccordement à la gaine métallique d'un câble qui est elle-même mise à la terre.

b) Fil séparé se raccordant sur le fil de terre de l'installation à l'interrupteur de branchement.

c) Connection efficace à un tuyau métallique d'eau froide.

Certains fabricants mettent sur le marché des installations spéciales de sorties multiples connues sous les noms de plug-in strip, electrostrip, etc. Ce sont des canivaux (channels) en acier, en matière moulée, etc., dans lesquels des sorties spécialement adaptables peuvent être insérées à volonté (fig. 6.27).

Ces canivaux sont installés en longueurs continues sur les murs d'une pièce, ordinairement le long des plinthes, de façon qu'ils donnent l'illusion de faire partie de celles-ci. Ils s'alimentent, par des connecteurs spéciaux, à des boîtes de sortie.

Dans ces cas, l'article 12-254 (4) du code considère comme une sortie chaque 5 pieds ou fraction de 5 pieds, calcul de charge ; dans les endroits où plusieurs appareils de consommation seront utilisés simultanément, chaque pied ou fraction de pied compte pour une sortie.

QUESTIONNAIRE (Les réponses ne sont pas données)

1. Définir une sortie.
2. Énumérer les différentes garnitures utilisées pour les sorties d'éclairage.
3. Nommer cinq types de douilles d'après la façon dont les lampes s'y adaptent.
4. Indiquer le nom du type de douille employé avec les lampes fluorescentes.
5. Nommer cinq grosseurs de douille à vis. Quelle est la plus employée ?
6. Décrire brièvement la douille imperméable à vis.
7. Indiquer l'utilité d'un noeud sur le cordon souple à l'intérieur du capuchon d'une douille.
8. Préciser la grosseur minimum permise par le code pour un cordon souple.
9. Indiquer le calibre maximum des prises de courant du type standard.
10. A quelle borne de sortie standard doit-on relier le fil identifié d'un circuit ?
11. Définir a) sortie d'utilité générale; b) sortie de service intensif.
12. Indiquer l'usage d'un réceptacle à lames tamdem.
13. Énumérer les conditions nécessaires pour l'installation d'une prise de courant dans une salle de bain.
14. Indiquer les moyens pouvant être employés pour relier efficacement la lame en "U" lorsqu'on remplace un réceptacle à deux lames par un réceptacle du type tripolaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

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