Premiers dessins techniques.

Le plus ancien dessin technique connu est sans doute le plan d'une forteresse réalisé par l'ingénieur chaldéen Gudea et gravé sur une tablette de pierre (figure 1.5). Quoique ce plan ait été « dessiné » depuis des milliers d'années avant l'invention du papier, on peut constater la similitude avec les plans d'architecte d'aujourd'hui.


Figure 1.5
Plan d'une forteresse.
D'après Transactions ASCE, mai 1981
Cette tablette de pierre fait partie d'une statue conservée au Louvre à Paris.
Elle est de la première période de l'art chaldéen, vers 4000 av. J.-C.

La première preuve écrite de l'utilisation du dessin technique remonte à 30 av. J.-C. Il s'agit d'un traité sur l'architecture écrit par l'architecte romain Vitruve:

« L'architecte doit être habile avec la plume et doit posséder une connaissance du dessin pour pouvoir exécuter les dessins nécessaires à l'illustration des oeuvres qu'il se propose de construire. »

Vitruve a abordé, entre autres, l'utilisation de la règle et du compas dans les tracés géométriques, dans la réalisation des vues en plan et en élévation d'un bâtiment et dans les dessins en perspective.

Dans les musées, on retrouve quelques échantillons des anciens instruments à dessin. Les compas étaient fabriqués en bronze et ils avaient à peu près les mêmes dimensions que ceux d'aujourd'hui (figure 1.6). Les plumes étaient faites à partir de tiges de roseau.


Figure 1.6
Pointeau, plume, et compas romains.
D'après Historical Note on Drawing Instruments, publié par V & E Manufacturing Co.

La théorie de la projection des objets sur des plans imaginaires de projection (pour obtenir des vues) fut élaborée au cours de la première partie du XVe siècle, par les travaux des architectes italiens Alberti, Brunelleschi et autres. Il est bien connu que Léonard de Vinci se servait de dessins pour enregistrer et pour transmettre aux autres ses idées et ses conceptions pour la construction mécanique, ainsi qu'en témoignent ses innombrables dessins (figure 1.7).


Figure 1.7
Un arsenal, par Léonard de Vinci. The Bettmann Archive, Inc.

Il n'est pas clair si Léonard n'ait jamais fait de dessins construits à l'aide des projections orthogonales comme on les connaît aujourd'hui, mais il est probable qu'il le fît. Son traité sur la peinture, publié en 1651, est considéré comme le premier livre jamais édité sur la théorie du dessin en projection; cependant le sujet en était la perspective et non pas la projection orthogonale.

Le compas des Romains ressemble beaucoup à celui de l'époque de Léonard (figure 1.8).


Figure 1.8
Compas et plume, période de la Renaissance. Compas reproduit d'après un dessin de Léonard de Vinci.
D'après Historical Note on Drawing Instruments, publie par V & E Manufacturing Co.

Les cercles étaient encore tracés avec des pointes métalliques, car les crayons à mine de graphite ne furent inventés qu'au XVIIIe siècle, lorsque la firme Faber fut fondée à Nuremberg, Allemagne. Les plumes de roseau furent remplacées au VIIe siècle par des plumes d'oiseau, habituellement des plumes d'oie.

Le compas à pointe de mine de graphite a fait son apparition peu après l'invention du crayon à mine. A Mount Vernon, on conserve les instruments de dessin de l'ingénieur civil George Washington, qui portent la date de 1749. Cette boîte d'instruments (figure 1.9) est semblable à celle utilisée de nos jours; elle comprend un compas à pointe sèche, un compas avec porte-mines et porte-plume ainsi qu'un tire-ligne.


Figure 1.9
Boîte d'instruments de George Washington.
D'après Historical Note on Drawing Instruments, publié par V & E Manufacturing Co.


 


 

 

 

Recherche personnalisée