Articles de journaux 1955
Ven. 21 jan. 55, p. 8. M. A. Rondeau, menuisier employé à la mine de Belleterre, est décédé vers 5 hrs du matin le 7 décembre (mardi), à l'âge de 65 ans. Établi à Belleterre depuis 1946, il était un des pionniers de Fugèreville où il vécut durant 27 ans. II laisse dans le deuil son épouse, née Béatrice Trudel, deux fils et quatre filles.
Mar. 1 fév. 55, p. 1. A la suite de la mise en candidature tenue le 19 janvier (mercredi), à l'hôtel de ville, deux nouveaux échevins ont été déclarés élus par acclamation par le greffier municipal. Ce sont MM. Gratien Savoie, maître de poste et secrétaire de l'ordre Loyal des Moose qui a déjà occupé le siège d'échevin. M. Edgard Laforest, contracteur de portes et de châssis, est un nouveau venu dans la politique municipale.
Le Conseil de ville se compose de M. Kenneth Godin, maire et gérant de la mine Belleterre. Les échevins sont MM. Ernest-Gauthier, Arthur Laforest, Gratien Savoie, Edgard Laforest. Les deux nouveaux acclamés remplacent MM. Armand Grenier et Gonzague Landry à qui nous disons un cordial merci et souhaitons succès aux élus. M. Paul Gauthier est le secrétaire-trésorier.
Ven. 11 fév. 55, p. 1. Le jeune J.-G. Mélançon est décédé à l'hôpital Ste-Justine à la suite d'atroces souffrances. Comme on le sait, le 30 octobre dernier (samedi), un groupe de petits amis voulant faire brûler du carton mouillé, décidèrent d'y répandre de la gazoline, ce qui produisit une explosion et le petit disparu était devenu une torche vivante. On le conduisit à l'hôpital de Belleterre, puis il fut hospitalisé à Ville-Marie où il était sous les soins du Dr Morin. Vers la mi-décembre on le transporta par avion à Montréal, où il est décédé le 12 janvier (mercredi) malgré les bons traitements de six médecins spécialistes. II était âgé de 9 ans et 3 mois. Il laisse son père et sa mère, M. et Mme Edgard Mélançon, et une soeur, Laurence, âgée de 12 mois.
Jeu. 24 mars 55, p. 12. A une réunion régulière de la Chambre de Commerce du district de Belleterre, qui englobe Latulipe, Moffet Laforce, réunion tenue à Laforce, le 13 mars dernier, on passa plusieurs résolutions afin d'assurer au comté de Témiscamingue sa pleine autonomie. Entre autres, on demanda le gravelage de la route Belleterre-Laforce.
M. Joseph Morin, de Belleterre, entretint l'assistance sur un projet qui tient tant au coeur des gens du Témiscamingue, la construction de la route BeIleterre-O'Connell Lodge (Le domaine).
"Depuis 1937, dit-il, les Chambres de Commerce du comté travaillent au projet. Des délégations se sont faites auprès du gouvernement provincial pour n'aboutir qu'avec des promesses à toutes les élections. Vous savez, nous sommes négligés depuis nombre d'années. Il nous faut donc redoubler d'ardeur, s'unir de plus en plus pour finir à avoir ce qu'il nous revient en justice."
Ven. 29 juil. 55, p. 11, Le 4 juillet (lundi) avait lieu la nomination des commissaires. M. W. Philips fut réélu pour un second terme. M. Arthur Laforest fut choisi pour remplacer M. Ken Godin. Tous les deux furent élus par acclamation.
Le 9 juillet (samedi) avait lieu une réunion de la Commission Scolaire, M. Edgard Roberge fut nommé président pour l'année 1955-56. La Commission Scolaire est maintenant composée de MM. Edgard Roberge, président; Ernest Gauthier, vice-président; A. Hurley, Arthur Laforest, W. Philips, Secrétaire, M. Maurice Laverdière.
Les familles Joseph Savard, Floride Brassard, Émile Jubinville et Thomas Blanchard ont quitté la paroisse pour s'installer à d'autres endroits.
Jeu. 25 août 55, p. 1. Lorsqu'on dit que le comté de Rouyn-Noranda souffre d'une sécheresse grave et qu'il n'y eut presque pas de pluie dans la région au cours de l'été 1955, on dit simplement la vérité.
De l'aveu de plusieurs pionniers de Rouyn-Noranda, nous passerions actuellement l'été le plus sec jamais enregistré depuis la fondation des villes-soeurs il y a déjà 30 ans.
Au cours du mois de juin, il est tombé à Noranda moins d'un demi-pouce de pluie, plus exactement 0.45 pouce d'eau. C'est la moins grande précipitation de toute la province. Le plus bizarre de l'affaire, c'est que quand on enregistrait une précipitation de 0.45 pouce de pluie à Noranda en juin, pour le même mois, on en enregistrait pour 2.34 pouces à Cadillac, qui est situé à 34 milles de Noranda! Et 3.50 pouces à Belleterre!
L'an dernier au mois de juin, il était tombé 3.32 pouces de pluie à Noranda. Hormis Noranda, la moins grande précipitation de pluie en juin 1955 pour le Québec, eut lieu à Nicolet, où il est tombé seulement 0,82 pouce de pluie.
Ven. 28 oct. 55, p. 3. Se croyant injustement renvoyés et victimes d'une campagne d'intimidation antisyndicale lancée par la compagnie minière, les quatre syndiqués congédiés ont chacun envoyé un télégramme à la Commission des Relations Ouvrières du Québec et ont demandé à celle-ci de considérer leur cas tel que prévu par la Loi.
La Belleterre Québec Mines Ltd a congédié les mineurs lundi et mardi à la suite d'une assemblée du nouveau local 5268 des Métallos Unis d'Amérique où les mineurs ont décidé de demander un certificat de reconnaissance syndical au gouvernement; les mineurs sont des membres de l'exécutif qui ont été élus durant cette réunion, dimanche dernier, au théâtre Star de Belleterre.
Il s'agit de M. Xavier Bray, 31 ans, graisseur au moulin, propriétaire, père de deux enfants, qui a sept ans de service avec son employeur, directeur du Local 5268; de M. Achille Pleau, 34 ans, mineur, propriétaire, père de quatre enfants, qui a six ans et demi de service avec la compagnie, vice-président du Local; de M. Albert Dion, 36 ans, employé au moulin, père de cinq enfants, qui a deux ans et demi de service avec la compagnie, directeur du Local; de M. Stanislas Guay, 27 ans, mineur, père de quatre enfants, à l'emploi de la compagnie depuis deux mois et demi, directeur du Local.
Le Comité exécutif du nouveau local a accusé la compagnie et son gérant M. K. Godin, en qualité d'instigateur, de vouloir détruire 1'Union. Tous ses membres et les témoins des congédiements et les victimes s'accordent à dire que les renvois sont dus au travail syndical des quatre syndiqués en cause.
"Belleterre est en train de devenir une ville de compagnie, une petite Russie", selon les mineurs.
Un représentant de l'Union a déclaré que ce
régime de terreur est contre la Loi. Nous avons commencé l'organisation d'un
nouveau Local à Belleterre, le 8 octobre dernier (vendredi). Nous avons recruté
une forte majorité des mineurs et demain vendredi, nous envoyons une requête en
certification à la Commission des Relations Ouvrières du Québec, aux fins de
représenter les mineurs à Belleterre.
"Un gérant de mine, qui est de plus maire, n'a pas le droit de priver un employé de son pain quotidien parce que celui-là veut se former en association. Les articles 3 et 4 de la Section 2 et les articles 20 et 21 de la Section 4 de la Loi ouvrière, interdisent l'usage de ces mesures pour le moins ignobles et honteuses."
La mine de Belleterre emploie environ 200 hommes. Les salaires varient entre .90 et $1.30 de l'heure. La moyenne de taux serait à peu près $1,10. La semaine de travail est de 48 heures pour les mineurs, tandis que les employés de la surface travaillent 56 heures par semaine, de temps à autre, sans recevoir de temps et demi. Cette mine d'or est une filiale de la mine Mclntyre Timmins. Les trois dernières années de production ont rapporté à la compagnie Belleterre une moyenne de $220,000 en profits nets. Le revenu brut depuis sa fondation s'élève à $22,102,938.
Les Métallos ont dit que les mineurs de Belleterre ont bien des raisons pour vouloir s'organiser. Ils prétendent d'abord que la sécurité minière laisse beaucoup à désirer. "On exige que les mineurs travaillent seuls dans les chantiers d'abattage et même seuls sur un même niveau. De plus, ont-ils ajouté, on va percer le rideau de minerai et installer un peu de démocratie industrielle dans cette communauté."
Deux des syndiqués qui ont été congédiés nous ont raconté qu'il leur a fallu cinq visites à la mine avant d'apprendre la raison de leur congédiement. "Finalement, nous ont-ils déclaré, la secrétaire nous a laissé voir notre avis de congédiement sans que nous les touchions." Les quatre officiers du Local prétendent que jamais la compagnie n'avait auparavant critiqué leur travail. Leur renvoi restait inexplicable sauf pour activités syndicales.
Les autres membres du Comité exécutif du Local 5268 sont MM. J.-A. Dupuis, président; Léon Germain, secrétaire; Andréas Dion, trésorier; et Gérard Drouin, directeur.
M. Jean Beaudry, représentant de l'Union, rapporte que l'accueil que lui ont fait des hommes d'affaires de Belleterre fut très cordial. Mercredi soir, dans le sous-sol de l'église paroissiale, ils s'étaient réunis pour écouter une causerie de H. Beaudry sur le syndicalisme. Celui-ci leur expliqua le but des Métallos et les abus que voulaient corriger les mineurs en s'affiliant aux Métallurgistes Unis d'Amérique.
Mar. 15 nov. 55, p. 2, La ville de Belleterre connaît présentement des heures de tension et la population est encore sur le qui-vive pour ce qui est du conflit ouvrier. Les mineurs regardent les événements se dérouler et espèrent pour bientôt le règlement du conflit. Belleterre est une municipalité dont la majeure partie des pères de famille sont à l'emploi de la mine,
Au cours de sa visite dans cette ville, l'équipe volante de La Frontière a pu constater tout ce que peut avoir de coquet une municipalité construite selon un plan d'urbanisme bien défini. Les arbres sont abondants et ils se multiplient tout le long des rues et des avenues pour donner un coup d'oeil intéressant. II faut ajouter que les rues sont larges et tracées de façon non seulement attrayantes, mais aussi pratiques.
Cette petite ville est encore relativement jeune ne comptant que quelque 12 ans d'existence. La population se chiffre à au-delà de 1,200 habitants répartis entre 225 familles. Le maire actuel de la place est M. Ken Godin qui est aussi gérant de la Belleterre Mines Limited. Pour ce qui est des échevins qui prennent siège au Conseil municipal, ils sont MM. Edgard Laforest, Arthur Laforest, Gratien Savoie et Ernest Gauthier.
Le curé actuel de la paroisse, M. l'abbé Philippe Gauthier, nous déclarait que la population est presqu'entièrement catholique et que les Canadiens-français s'y trouvent dans une proportion dépassant 95%.
Le premier prêtre à desservir cet endroit fut M. l'abbé Adélard Laurendeau et le premier curé à être officiellement nommé fut M. l'abbé Basile Dionne, et c'est à lui que les gens de Belleterre doivent l'érection de la magnifique église actuelle. Le premier baptême de la paroisse se fit le 3 janvier 1943.
L'enseignement scolaire est dispensé par des
professeurs laïques et par des institutrices. L'école comprend 14 classes que
fréquentent 340 élèves. Le principal de l'école est M. Orner Bélanger.
Les commissaires sont MM. Edgard Roberge, Wilfrid Philips, Arthur Laforest, Arthur Hurley et Ernest Gauthier.
La population attend avec impatience la construction de la route 62 qui relierait Belleterre à O'Connell Lodge (Le domaine), dans le parc La Vérandrye. La construction de cette route donnerait au Témiscamingue un développement économique phénoménal et c'est avec cette compréhension que les délégués de plusieurs congrès ont adopté cette résolution pour sa réalisation dans un avenir rapproché. En construisant cette route, Belleterre, qui est à peu près au centre du comté, le chemin serait raccourci de 200 milles pour Montréal et les autres villes québécoises. Ceci contribuerait à réduire de beaucoup le coût de transport des marchandises et serait de nature à retourner à la Province le commerce fait à l'étranger. II n'y a nul doute aussi que ce projet favoriserait grandement l'exploitation forestière, minière et touristique.
Ven. 25 nov. 55, p. 1. Le syndicat des mineurs de la Belleterre a reçu son certificat de reconnaissance syndicale du Ministère provincial du Travail. Les United Steelworkers of America deviennent ainsi l'agent négociateur des quelque 200 mineurs qui travaillent à la mine d'or de Belleterre, filiale de la Mclntyre de Timmins. Le Local 5287 des Steelworkers qui groupe ces mineurs a été reconnu par le gouvernement provincial comme étant le syndicat voulu par la majorité des travailleurs de cet endroit.