Articles de journaux 1953

Ven. 26 juin 53. p. 1. La fête nationale des Canadiens-français a été célébrée de façon grandiose dans toute la région mercredi dernier. La température idéale qu'il faisait ce jour-là a attiré partout des foules considérables, de sorte que rarement on avait un tel succès à l'occasion de cette célébration. La brave population du Témiscamingue, de même que plusieurs visiteurs de l'extérieur, se rendirent nombreux à la célébration de la St-Jean-Baptiste à Belleterre. L'assistance aux diverses démonstrations de la fête pourrait se chiffrer à plus de 7,000 personnes.

 La journée commença par une grand'messe célébrée par M. l'abbé Roger Cadotte de Fabre, prêtre récemment ordonné; il était assisté de M. le curé Noël Richard de Latulipe, diacre, et de M. l'abbé Alexandre Roberge, vicaire à St-Bruno de Guigues. Au cours de la messe, M. le curé Adélard Matte  de Laforce, prononça le sermon de circonstance.

 La parade se mit ensuite en branle pour parcourir les principales artères de la coquette petite ville à qui avait échu, cette année, l'honneur de célébrer notre fête nationale. Elle comprenait un corps de membres de la Gendarmerie Royale Canadienne, le corps de cadets de l'école St-André de Belleterre, sous la direction de M. Eugène Lesage, accompagnant la fanfare de l'école St-Michel de Rouyn, dirigée par le Rév. Frère Laprise, C.S.V. Puis on vit M. "Peanut" et sa cour, précédent sept chars allégoriques.

 Parmi les chars, on remarquait le traditionnel St-Jean-Baptiste, l'Ange du Foyer, Dollard DesOrmeaux, et un élévateur pour un puits de mine, tous de Belleterre, le dernier donné par la mine de l'endroit. Attirant également l'attention des spectateurs, on remarquait le Vieux Four à Pain, de Guigues; Maisonneuve,  de Lorrainville, et enfin la Femme du Défricheur, de Ville-Marie, Tous se rendirent au terrain d'amusements où avait lieu l'heure patriotique. On y entendit de forts beaux discours, dont l'un par S. H. le juge Léopold Larouche, de Rouyn-Noranda, invité d'honneur.

Une intéressante partie de baseball eut ensuite lieu au terrain attenant. Le club Lorrainville, meneur de la ligue du Témiscamingue, remporta alors une victoire serrée de 2-1 sur les Etoiles du circuit. Dans la soirée, on alluma le feu de la St-Jean, suivi de magnifiques feux d'artifices. Comme divertissements, plusieurs attrayants kiosques étaient étalés sur le terrain, cependant que le soir, un bingo monstre attira plus de 3,000 personnes. Comme prix, on remarquait cinq automobiles, de même que plusieurs autres prix intéressants. La chaleur attira également un bon nombre à la plage du lac avoisinant où un service d'hydravions permettait aux intéressés de survoler la ville.

 A l'heure patriotique, c'est M. Marcel Jeanneteau qui agissait comme maître de cérémonie. Il présenta à tour de rôle H. Gratien Savoie, président de la Société St-Jean-Baptiste de Belleterre, M. le curé Philippe Pelletier de Belleterre, M. Kenneth J. Godin, maire, M. Paul-Oliva Goulet, député, et enfin le juge Larouche.

M. le curé Pelletier adressa quelques mots de bienvenue à tous. II rappela cependant à tous qu'ils devaient de "retourner chez eux avec une pensée plus profitable, une pensée plus patriotique en même temps que religieuse". Puis l'orateur énuméra, à l'aide d'exemples concrets et frappants, les dangers qui nous menaçaient tous, en tant que français et catholiques. Le fanatisme de certaines autres religions, le communisme et l'indifférence, sont ces principales menaces. Il termina en recommandant le respect  de l'autorité, religieuse et civile, dont le rôle consiste à sauvegarder nos droits et matériels. MM. Savoie, Godin et Goulet souhaitèrent ensuite la plus cordiale bienvenue à tous, M. Savoie rappela que la Société dont il est président n'avait que deux mois d'existence, mais qu'on lui avait fait l'insigne honneur de lui permettre d'organiser la célébration.

 Dans son allocution, le juge Larouche traita de la période d'incertitude que passe présentement le peuple canadien-français sur l'objet de son patriotisme. Dans un discours en trois points, le distingué orateur définit notre peuple ainsi: "Nous faisons partie du peuple canadien, dit-il, mais nous possédons notre individualité propre, bien distincte. Nous sommes un groupe caractérisé par la religion catholique, moulé par la religion catholique, par notre culture française et notre glorieuse et unique histoire.

 Le juge Larouche continua en précisant qu'en tant que communauté distincte, nous avons droit, tout en demeurant Canadiens-français, d'exercer notre patriotisme dans le sens de nos aspirations culturelles. Cette prérogative est reconnue par le droit naturel, le droit positif international, le code de morale international, ainsi que par les hauts faits de notre histoire et la constitution de 1867.

 L'orateur appuya sur les moyens à prendre pour exercer notre patriotisme. II proclama qu'il nous faut développer au maximum notre personnalité comme individus et compter sur nous-mêmes plutôt que sur l'état. Ainsi, c'est un devoir pour nous que d'aider au développement économique et particulier de nos industries en plaçant nos capitaux dans des entreprises qui nous sont propres, industrielles, commerciales ou autres.

 Tout au long de son discours, le juge Larouche insista sur le fait que ce développement maximum peut se faire en harmonie et non pas en désaccord perpétuel avec le groupe anglo-saxon. Ce travail ne pourrait que contribuer à faire la grandeur et l'unité du Canada.

 Mar. 1 sept, 53. p. 2. Les dames du chapitre Moose de Noranda se rendirent récemment à Belleterre instituer un nouveau chapitre féminin, 35 membres firent le voyage en autobus en direction de ce joli village, le 16 août, Mme C. Lajoie de Noranda, officière, institua officiellement le nouveau chapitre. Elle était assistée des présidentes et des escortes de Noranda. Les dames de Belleterre ont exprimé leur appréciation par un dîner servi à l'hôtel Cossette. Dans la soirée, une danse se déroula à la Loge des Moose.

 Ven. 10 sept. 53, p. 1. Mme Euclide Goulet est décédée au début de septembre. Elle laisse de nombreux enfants  dont la Rév. Soeur Ste-Julienne, de Notre-Dame de la Salette. Les funérailles ont eu lieu à Belleterre.

 

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