Articles de journaux 1950

 

Jeu. 10 fév. 50, p. 1. Le Dr Fernand Bélisle de Ville-Marie, a présidé à l'enquête sur la mort de trois mineures écrasées sous un éboulis à la mine Belleterre, au début de 1'après-midi de mardi. Les malheureuses victimes sont MM. René Labelle, 39 ans, de Fugèreville, Bernard Plante, 35 ans, de Ville-Marie, et Jacques Matte, 30 ans, de Rouyn. Ce dernier est le frère de M. Paul Matte, gérant du forum. Un autre mineur a été blessé, mais contrairement à ce qu'on a rapporté, ses blessures ne sont pas graves. II s'agit de M. Patrick Leblanc de Belleterre. Trois autres mineurs qui travaillaient dans ce groupe ont pu s'en tirer.

 

L'accident est survenu vers 1.30 hr mardi après-midi. Les mineurs travaillaient à 2,400 pieds dans une station ou ils creusaient un puits. A un moment  donné, un épaulement céda et les victimes furent écrasées sous une vingtaine de tonnes de minerai. La mort fut instantanée. C'est M. Georges Lacaille de Noranda, inspecteur des mines, qui s'est rendu sur les lieux pour faire les constatations.

 

II a témoigné à l'enquête et le jury a rendu un verdict de mort accidentelle.

 

Ven. 19 mai 50, p. 1. Une jeune diseuse de talent, Mlle Thérèse Larouche d'Ottawa, qui est originaire de Notre-Dame du Nord et bien connue dans la région, s'embarquera le 9 juin sur le bateau Ile de France, pour un voyage d'études d'un an à Paris. Elle est la fille de M. et Mme Alfred Larouche de Belleterre.

 

Ven. 23 juin 50, p. 2. 2e sect. Notre soeur Roberge (Fille d'Isabelle) est dans la joie, puisqu'elle a vu jeudi dernier 8 juin, son fils gravir les degrés de l'autel. La paroisse toute entière a eu le bonheur de voir se dérouler devant leurs yeux les cérémonies si touchantes de l'ordination sacerdotale conférée par Son Exe. Mgr Louis Rhéaume.

 

Le banquet qui suivit au Château Belleterre avait aussi une note bien  douce, M. l'abbé Roberge entouré de quelques confrères et prêtres amis, en plus de sa nombreuse famille, fut à l'honneur. Chacun se plut à bien exprimer la joie de voir en lui un autre apôtre, comme Jésus lui-même.

 

Nos soeurs en Isabelle eurent l'honneur de servir ces invités en ce jour de fête. Nous les voyions attentives à leur moindre geste. Notre chère soeur Roberge fut aussi l'objet de notre reconnaissance, en ce qu'elle  donnait à notre diocèse un prêtre de plus; alors en cette occasion nous lui présentions un joli rosaire en pierres de roche.

 

Dimanche dernier 11 juin, une autre de nos chères soeurs eut le bonheur de  donner abri pour quelques instants à Jésus Eucharistie, puisque le reposoir était chez soeur Ernestine Breault. Cette dernière, aidée par quelques autres, n'ont pas compté leur fatigue pour faire de cette sainte fête un succès. Au dessus du tabernacle, c'est-à-dire au deuxième balcon, l'Annonciation était représentée, Marie en robe blanche, au voile bleu humblement prosternée devant. L’apparition de l'ange Gabriel et du St-Esprit sous forme de colombe, nous faisait bien réfléchir que par le oui de cette vierge, nous avions le bonheur de posséder Jésus qui reposait dans le tabernacle improvisé du balcon du bas.

 

La rédactrice

 

Mar. 17 oct. 50, p. 5. Le Cercle de Fermières avait son exposition le 19 septembre dernier (mardi) dans l'établissement de M. Arthur Lefebvre. M. Victorin Bonin agronome de Ville-Marie, jugea les produits de nos jardins, et Mlle Marcelle Gravel technicienne de St-Lambert, pour le gouvernement, avait à juger les travaux manuels. Notre Cercle compte 25 membres, il fut fondé en 1947. Mme Vilbon Labonté en est la présidente; Mme Cécile Lafond secrétaire. Grâce à leur travail et leur encouragement, 12 exposantes y présentaient 220 exhibits divers.

 

Ven. 1 déc. 50, p. 1. Une initiative des plus heureuses adoptée récemment à Belleterre a été la journée des parents au cours de laquelle les parents des élèves ont rendu visite à leurs enfants à l'école même. Ils ont eu l'occasion de rencontrer les instituteurs et institutrices et de causer avec eux. Ce qui plut avant tout fut de voir régner l’ORDRE en tout, ordre dans le temps, ordre dans les personnes, ordre dans les choses. Aucun retard, c'est à souligner que la famille est nombreuse.

 

Dès leur arrivée les parents furent reçus par M. le directeur. II fit un bijou de petit discours rappelant leur grandeur. "Si le sculpteur taille le marbre, si l'orfèvre cisèle  des vases d'or, si la brodeuse trace des figures savantes dans des tissus précieux, leur oeuvre est de loin inférieure à la vôtre parents chrétiens. L'artiste, quel qu'il soit, pétrit la matière inerte… mais nous, ce n'est pas la terre qui fait l'objet de nos soins, c'est l'homme: ce sont des âmes que nous cultivons, ce sont des volontés que nous nous occupons  de féconder. C'est nous qui semons les germes de la foi; sans nous, le monde reculerait". Ce sont les idées maîtresses de son entretien. II remercia tous les visiteurs de leur présence et les assura de son complet dévouement.

 

Les élèves présentèrent un programme intéressant et varié. II y eut d'abord "Stances au drapeau canadien". Ce chant fut exécuté avec brio par les élèves de sixième année, sous l'habile direction de M. Euclide Laberge. On remarquait avec plaisir, incidemment, bien à l'honneur, dans toutes les classes, le drapeau de la Province, et celui non moins cher au coeur d'un catholique, le drapeau papal. Notre école ayant le privilège de compter une forte population anglaise, Miss Gail Hurley s'acquitta avec beaucoup de satisfaction du mot de bienvenue aux concitoyens de langue anglaise. Ensuite, les élèves de la septième année anglaise exécutèrent "The Hop Scotch Polka". A noter la parfaite exécution de cette danse à la fois vive et gracieuse. Les élèves de Mlle Alberte Baril firent

 

la relève avec un chant mimé: "Là-haut sur la montagne". Encore là, de l'ensemble et de l'harmonie. Pour terminer la partie récréative, les élèves des classes anglaises chantèrent en choeur: "Enjoy Your-self". C'est ce que tous firent en parcourant une à une toutes les classes de notre magnifique école. Partout l'accueil fut chaleureux. Maîtres et maîtresses y allèrent de leur propre initiative. C'est ce qui fit le charme de cette visite. Dans une première classe, nous étions accueillis par une adresse de bienvenue, dans une seconde, un chant entraînant et dans une troisième, on nous invita à suivre une leçon de notre choix. Partout de la discipline, de la propreté et de la beauté. La tenue de nos jeunes nous rendit fiers. Les mamans devant leurs enfants défilant si sagement souhaitaient les voir transformés pour de bon.

 

Cette visite nous fit du bien; nous avons compris qu'il n'est pas de complète éducation sans la collaboration de la famille et des maîtres. En effet, il est difficile au maître chargé d'une classe nombreuse de connaître bien tous ses élèves, surtout de les connaître vite. Les apparences peuvent l'égarer. Quelques minutes de conversation peuvent l'aider mieux que des mois d'une observation sans cesse distraite par d'autres soins. Voilà ce que tous ont mieux compris tout en parlant avec le personnel de l'école.

 

L'accueil fut si cordial que ces visites se multiplieront. L'oeuvre des maîtres et  des maîtresses est difficile. On le dit si bien d'ailleurs. "L'art des arts est de gouverner les âmes."

 

C'est M. Frédéric DeMontigny, directeur de l'école, qui a eu l'heureuse initiative d'imaginer à Belleterre "la journée des parents".

 

Accuil